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Tome II : L'épreuve des îles




par Denis Duclos

A mes honorables confrères sociologues, et à leur admirable esprit de sérieux.

A Mézières et Christin, pour l’humanité de leurs foules extra-terrestres.




Les personnages de ce livre sont fictifs, et toute ressemblance avec des personnes existant ou ayant existé n’est que pure coïncidence.



Préambule au
Journal d'Augustin Coriac


En cette douce soirée du 1er Chronian du mois de Bellinocte, an sept-cent-quarante de l'ère de l'Equilibre (Samedi 5 Août 1882), je prends la plume pour tenir mémoire de mon périple aux îles de Guama. L'intention ne m'en a pas manqué jusqu'ici, mais seulement l’occasion.
J'ai du mal à concevoir que ce n'est pas un siècle, ni même une année, mais à peine cinquante jours qui me séparent du matin féérique où nous avons débarqué, Jean Latoile et moi, sur la plage de La Majeure, l'île sauvage de l'archipel. Tant d'événements se sont précipités après notre départ de Guyane, portés sur des courants épouvantables par le Doryô, la pirogue de nos guides Soroakl !
Depuis une semaine, nous avons enfin rejoint la civilisation. Entendons-nous : point celle de notre monde, mais la fourmillante île-capitale de Clotone. Nous résidons à l'hôtel de la famille Fitrion, des négociants en glône -boisson fermentée au goût paradisiaque-, qui nous reçoivent généreusement et nous imposent un agréable farniente. Nous, c’est-à-dire Phial d’Atoy de Parinofle, le valeureux ami que j’ai rencontré à Michemin (une bourgade de La Majeure), ainsi que Pimlic, son fidèle jardinier et valet d’armes, mon vieux compagnon Jean Latoile, et moi-même, Augustin Coriac .

Je ne vois guère Phial en ce moment. Il s’est embarqué dans une trépidante affaire politique avec son ami Jansène Fitrion, le maître de maison. Comme Jean passe son temps à jouer au Boc -un genre d’échecs- avec Mategloire, la très jeune fille de nos hôtes d’un âge respectable, je suis forcé à l’oisiveté. Pour la combattre, je suis descendu au quartier des papetiers à Poularoy, y acheter ce gros cahier, des plumes de sophore, de l’encre et du buvard.
J'occupe une chambre sous des toits de cérame bleu, à la charpente odoriférante. Elle s'ouvre de plain-pied sur une terrasse couverte, qui recueille la fraîcheur des fontaines du péristyle, situé en contrebas. La paix émane de ce décor intime. Elle tempère les bruits de la ville et m'engage à l'écriture.

Avant de prendre le train des événements, il est utile de rappeler, pour l'information d'un lecteur éventuel, l’identité de l’auteur, ainsi que les faits marquants de l'aventure qui l’a conduit ici.
Il est difficile de se décrire et je m’en tiendrai à quelques traits. J’ai vingt-huit ans, le cheveu bouclé rebelle, tirant sur le cuivre. De taille moyenne, je suis plutôt mince, mais j’ai confiance dans ma musculature, entretenue par les exercices qu’exige le vagabondage. Mon visage est anguleux, mes yeux sont grands et de couleur bleu-gris. Mon nez tient plutôt du bec d’aigle que de l’appendice humain. On s’en daubait pendant mon adolescence, sans que je répliquasse pour autant à la manière de Cyrano, préférant la patience des froides vengeances.
Mais le pauvre organe attire les coups. J’ai dû plus d’une fois le redresser après de mémorables batailles, dont il garde de l'irrégularité dans l’épaisseur. Au dire des demoiselles, ma bouche est d’un dessin plaisant, surtout lorsqu’elle manie l’éloge fleurie (chose rare, car je lui préfère la mordante ironie). Ma mâchoire m’a toujours posé problème : large et carrée vue de profil, elle est triangulaire vue de face, mystère de l’anatomie que je n’ai jamais pu percer à ce jour.
Il m’arrive de fumer et de boire, mais je n’en fais pas une habitude. Mes préférences vont au rhum et à la pipe de choulcave, bien que je ne dédaigne ni le tabac ni la noix de cola, ni même le thé de chiroine, bu très noir. Toutefois, je ne permets pas à des ingrédients naturels ou alchimiques d’influer sur mon humeur, que je voudrais inaltérable selon l’idéal des Anciens. Hélas, je dois bien reconnaître —l’opinion de mon bon Jean Latoile n’est pas à négliger sur ce point— qu’il m’arrive de m’emporter, et de manier la gifle ou le bâton avec quelque excès. Je ne confonds pas ces accès coupables avec la nécessaire colère dans les combats contre des adversaires de rencontre, trompés par ma candeur apparente (et trop souvent réelle).
Puisqu’il faut être honnête et parler de ses défauts, j’encours parfois le reproche d’une certaine suffisance. J’aime en effet les jeux d’esprit. J’y apporte le concours d’une culture que je voudrais encyclopédique, et un amour de la logique qui souvent agace. Il m’est arrivé de me faire remettre à ma place, ce dont, au fond, je m’accommode, tant qu’on ne me demande pas de renoncer au commentaire et à sa parure indispensable : la plaisanterie .
Je n’ai guère de talent pour l’élégance. Un jeu de deux bonnes chemises de toile, secondées d’autant de pantalons de mer, suffisent aux climats de la région. Dans la tempête, mon vieux manteau de cuir à volants, bien ceinturé, coupe le vent, et par grand froid, un chandail de laine verte, judicieusement équipé d’un col étirable en cagoule (invention d’une tricoteuse aux mains de fée) m’a permis de survivre au passage des cordillères glacées. Bien que j’en conserve une paire soigneusement cirée, j’évite de porter des bottes, pour leur préférer des sandales chiapaneca : leurs épaisses semelles élastiques et aux jeux de lanières montant autour des mollets, s’adaptent à toutes les situations. Mon grand sac cylindrique en peau de phoque est un compagnon fidèle, et j’en oublie le poids additionnel qu’il m’impose à tout moment... quand je ne suis pas assis dessus.
La seule chose nouvelle qui s’y trouve depuis mon arrivée à Guama est un petit livre emprunté dans la bibliothèque du château de Phial —à l’insu de son propriétaire, pour ne pas sembler ridicule à ses yeux. Bien entendu, je le lui rendrai après consultation. Je parlerai plus loin de cet ouvrage dont l’auteur est l’oncle de Phial, le sage et savant Karool Jion de May. Cet homme, disparu depuis quelques décennies, partageait, semble-t-il, certaines de mes passions les plus secrètes. J’aurais aimé le rencontrer, mais le temps, hélas, sépare les générations par des fossés infranchissables.

Selon la version officielle entérinée par l'Église, je naquis le 23 Octobre 1854, à Malicot, non loin de Montepelle, de Benjamin Coriac (1819-1857), un modeste nobliau gascon dont la famille avait émigré avant la révolution française dans la région, et y tenait un domaine vinicole. Je connus peu ma mère, Marie Coriac, née Pialet de Montcalm, qui mourut en couches à la naissance de mon frère Tryphème, alors que j’étais dans ma deuxième année. Je ne conserve guère plus de souvenirs de mon père, que le chagrin et l'épuisement poussèrent à rejoindre bientôt son épouse .
Je fus élevé en Guadeloupe par mon oncle François Coriac et sa femme, Anaïs, une magnifique mulâtre. François était dit le frère jumeau de mon père, bien qu’il y ait selon moi un doute sérieux sur cette gémellité; de toutes façons, ils n’étaient pas nés du même oeuf, car ils se ressemblaient aussi peu que l’eau et le feu. J’appris par la suite qu’il avait longtemps courtisé la femme qui devait devenir ma mère.
François gouvernait une propriété de canne et une distillerie prospères, situées au lieu dit La Clerberie, non loin de la plage des Trois Tortues, à l’Ouest de Marie-Galante. C’est là que j’ai vécu les plus belles années de ma tendre jeunesse, loin des convulsions métropolitaines. J’ai toujours considéré François et Anaïs comme mes vrais parents. Mieux que si j’étais leur propre enfant, ils m’ont tout apporté : l’affection intelligente et impartiale, une vie agréable, une instruction de bon niveau, dispensée par le vieux père Maalouf, (le dernier Franciscain du monastère de Grand-Bourg, près de Capesterre), un soutien discret dans les premières épreuves viriles, et enfin des appuis efficaces pour monter ma propre affaire.
Très jeune, j’entrai dans le commerce et réalisai une jolie fortune à l’aide de deux bricks rapides que j’avais pu affréter, sous l’autorité de mon oncle, puis acheter à mon nom. Armateur téméraire, je les chargeai de rhum vers Bordeaux et Lisbonne. J’en ramenais du chêne-liège travaillé pour le bouchon, le flotteur ou la semelle, dont les arrière-pays de ces villes (respectivement les Landes de Sisteron et l’Alentèje) produisaient les meilleures écorces. Je rapportai également vers l’arc caraïbe des outillages modernes, des vins et d’autres produits du raffinement français, fort appréciés en Floride et en Lousiane.
Le succès m’était venu trop vite. Déjà lassé, je rêvais d’un retour en France, pour marquer mes droits sur la propriété de Malicot demeurée sans maître depuis le départ de mon frère, entré dans une école d’officiers comme on entre dans les ordres. Sur un coup de tête, j’y épousai en 1874 une cousine éloignée, Mathilde Léon-Pruns, dont j’eus deux enfants : André, un garçon aujourd’hui âgé de six ans et Athéna, qui va sur ses deux ans, mais que je n’ai guère connue au delà de ses premiers mois.
Le caractère acide de la pauvre Mathilde vint bientôt à bout de ma patience. Et puis je supportais mal l’inaction dans la campagne provençale. Je décidai de partir à l’aventure. Ne sachant à qui déléguer la conduite de mes affaires maritimes, je vendis mes parts à un marin, mon brave camarade Claude-Marie Boucquard, laissant le reste de ma fortune à ma femme et à mes enfants.
Lorsqu'il eût vent de mon projet (que j’avais caché à ma famille), Jean Latoile me supplia de l’emmener avec lui, de ne plus le laisser croupir à Malicot, où il avait passé les dix-sept dernières années de sa vie à conduire la ferme et le vignoble, sans en tirer nul autre avantage qu’une vague reconnaissance condescendante de la part de mon frère. Il ne se voyait pas subir la poigne autoritaire de Mathilde, alors que sa femme Ginette, défunte depuis peu de cachexie, ne serait plus avec lui .
Il m’est difficile d’expliquer les raisons profondes de ma fuite. Disons que je me suis mis à la recherche d’un passage entre deux réalités, deux époques, dont l’une est, pour moi, bien plus acceptable que l’autre. Je sais que cette formule est énigmatique, mais ce sont les mots qui me viennent, et je n’en trouve pas de plus justes pour le moment.
Cette quête, pendant longtemps incertaine et vouée à la folie, me conduisit à l’extraordinaire rencontre d’un monde ignoré de nos contemporains : l'archipel de Guama.
C’est un groupe de sept îles —trois à l’Ouest : Lario, Draco, Périache; deux au centre : La Majeure et Clotone; deux à l’Est : Sanabille et Malamé— qui est situé, sans certitude aucune, dans l’Océan Atlantique, au nord-est des Antilles, à quelques jours de navigation de la côte sud-américaine. Par un concours de hasards naturels (et peut-être surnaturels), Guama est si bien protégé par de puissants courants marins et par des formations cycloniques permanentes, qu’il a été jusqu’ici évité par les navigateurs. Bien que cela semble impossible, aucune rumeur n’a circulé à son propos, ce qui aurait incité des hommes courageux à l’armement de vaisseaux d’aventure. Il est possible que les parages aient pâti (ou bénéficié) de la réputation d’une zone des Bermudes, située plus au nord, et où de nombreux vaisseaux de ligne semblent avoir disparu sans laisser de traces.
Ma découverte fut l’effet d’un double hasard. A La Guadeloupe, j'avais été intrigué par une trouvaille de brocante : une carte de cuir d'âge indéterminé décrivait Guama, sans toutefois donner la moindre indication sur son emplacement. Ce fut au détour d'une conversation avec des Indiens Soroakl, habitants d’un hameau sur la berge du Rio Milpa, en Guyane, que j'en vins à soupçonner la présence d’un mystérieux archipel, au large de cette côte inhospitalière. Encore fallait-il trouver moyen, pour s'y rendre, de défier des obstacles peut-être insurmontables.
Trois Soroakl acceptèrent de nous servir de guides. Manoeuvrée habilement, leur pirogue parvint en vue de la plus grande île de Guama, La Majeure, le quinze juin de cette année, au petit matin. Nous gagnâmes le bourg de Michemin où nous fîmes connaissance du seigneur des lieux, Phial d'Atoy, en son château de la forêt sous-winolle. Ce rude personnage nous offrit spontanément son aide et son amitié. Sous sa direction, nous entreprîmes de traverser les sylves sauvages du mont Wino pour rejoindre le port de Cap Charbin, afin de prendre le vaisseau-traversier qui nous conduirait vers l’île-capitale : Clotone.
Nous fûmes ralentis par une nature grandiose mais hostile, et plusieurs fois arrêtés par des êtres -humains ou non- intéressés à notre égard. Ayant échappé au Crocaster (un oiseau géant), nous survécûmes au Gigastome : ce curieux phénomène géologique vivant, hybride de tremblement de terre, d’orage magnétique et de vent de sable, est fort mal intentionné à l’égard de qui le foule du pied. Nous surmontâmes divers périls de la forêt du mont Wino ou des marais de Mortangle, pour nous retrouver à la merci de la tribu des Pathiolans, adeptes passionnés de la poursuite équestre au milieu de buissons acérés. Nous nous en tirâmes, après tout, fort bien, mais ce fut pour tomber bientôt entre les griffes du gouverneur de l'île, le sournois Paraday Principus Mungabor, décidé à me soumettre à la question, et à violenter mes amis. Avec l'aide avisée de Phial d'Atoy et d'autres personnes bien disposées, je pus m'enfuir, accompagné du jeune Satius, qui devait, hélas, périr dans l'affrontement avec la soldatesque. J’avais pu , grâce à lui, me rendre chez le sage Huimror, mystérieux personnage tutélaire et guérisseur de Thrombes. Ces êtres humains retombés à l’état de bêtes sauvages, paraissent hanter les sous-sols de l’archipel. Enfin, je ralliai le traversier de Cap Charbin, sur lequel, comme par miracle, je retrouvai mes compagnons indemnes. Je voyageai en leur compagnie jusqu’ici.

Il est impossible de rester à l'abri du climat d'intrigues et de violence qui imprègne tout l'archipel de Guama -depuis plusieurs années, semble-t-il-, et je fus plongé malgré moi, dans le cours d'aventures éloignées de mon but. Lors de circonstances dramatiques, je fis connaissance d'une jeune fille, Nadja Benjou. Cette délicieuse créature était poursuivie par un guerrier masqué, qui portait l'uniforme des Zwölles Noirs, un groupe de mercenaires féroces basés sur l'île de Draco, à l'Ouest de La Majeure et de Clotone. Par chance, je pus déjouer le dessein meurtrier du personnage (répondant au charmant nom de Nardor Botulis) et le mettre en fuite. Nadja, inquiète pour son propre avenir, me confia un paquet que je ne sus refuser. Encore en ma possession à ce jour, il est destiné à un dénommé Olivon Clinus, présumé habiter dans l'un des îlots de la capitale, et qu'il me faut maintenant retrouver.
Je ne me plains pas de cette tâche imprévue, car tous les prétextes sont bons pour en savoir davantage sur ce monde singulier, et obtenir, fût-ce par hasard, des informations sur le "passage" que je recherche depuis si longtemps. Tout m’indique que -s’il existe- c’est bien dans cet extraordinaire groupe de terres inconnues qu’il prend son départ.
Je dois enfin le confesser : j'aimerais revoir Nadja. L’évocation de son nom, de son image, de sa voix chaude, de son rire léger, induit encore en moi, malgré la brièveté de notre rencontre, un trouble certain. Je ne saurais dire s’il est seulement le signe d’un sentiment, ou s’il traduit la reconnaissance intuitive d’une communauté de destin entre deux êtres que tout sépare et qui, tels des étoiles filantes, suivent chacun une trajectoire orpheline, pour disparaître dans un flamboiement silencieux.
Le présent récit commence à notre arrivée à Clotone, à bord du traversier, un énorme vaisseau rond de paille et de bois, le Berto Sigmarin. Notre compagnie est composée de Jean Latoile et de moi-même, de Phial d'Atoy et de son valet Pimlic, et de nos trois guides Aruyambi : Capitaine-Papa, son vieil ami Arcomo le pêcheur, et le mousse Païcou.

A. C.



Samedi 20 Juin 2009 - 18:09
Jeudi 2 Juillet 2009 - 21:05
denis duclos
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