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Mère, Père, Fils,Frères... Homme et Femme : la successions des grands mythes entre métaphore et métonymie

on appelle "mythe freudien" l'histoire que l'inventeur de la psychanalyse raconte dans Totem et Tabou selon laquelle la loi sociale ou culturelle provient de l'interdit que les frères (constituant la horde primitive) se donnent de répéter le crime imputé à leur père supposé s'être approprié toutes les femelles. Ce mythe ne rend,en fait, pas du tout compte du fonctionnement des groupes de primates les plus proches d'Homo sapiens,et il y a fort à parier que nos ancêtres pré-parlants opposaient plutôt -comme les autres- des alliances au pouvoir à d'autres y prétendant. Le passage à la culture ne s'effectua sans doute pas par la loi (qui implique elle même une culture déjà existante),mais par la fraternisation dans le même imaginaire de l'union entre "utérins", union plutôt maternante. C'est seulement beaucoup plus tard qu'on a ressenti le besoin de se défendre de cette "super-mère" (concurrente des mères réelles et castratrices des mâles), en instituant la "métaphore paternelle" (notamment dans les sociétés en proie aux vendettas et/ou aux guerres intertribales). Plus tard encore, la question de l'unité (des peuples dispersés)ayant conduit à sa métonymisation dans le monothéisme, il faudra retrouver la voie de la parole possible (et de la proposition de comparaison qu'elle nécessite) en laissant accéder le Fils à l'égalité avec le Père. Encore plus récemment, cette métaphore ayant dégénéré elle aussi dans la métonymie de l'égalité comptable,ramenant les sujets à des entités vides, il faut à nouveau faire "bouger" tout le symbolisme (occidental) en accédant à la différence homme-femme et par là à la pluralité, la véritable métaphore adéquate à notre époque. Si la démocratie ne parvient pas à passer de la comptabilité égalitariste à la pluralité, elle restera piégée pour longtemps dans la métonymie du "pour Tous", cc'est à dire dans le pur totalitarisme. Encore un effort, citoyens modernistes !




Mercredi 6 Février 2013 - 22:48
Mercredi 6 Février 2013 - 23:51
Denis Duclos
Lu 873 fois


1.Posté par Debra le 08/02/2013 19:57

J'ai tout écouté... C'était un peu dur, car ça fait belle lurette que je n'ai pas posé mes fesses sur les bancs de l'école ; j'ai perdu l'habitude de me tenir tranquille pendant aussi longtemps.. et je ne me shoote pas au Ritalin.
O.K. pour l'idée que Freud a été hanté par un retour du refoulé du côté du religieux. Personne n'est parfait, et la vision après coup est toujours beaucoup plus... lucide ? que quand on est dans le vif du sujet.
Sur le maternant, le paternant...
Dans la mesure où la société actuelle fait disparaître la différence sexuelle dans le grand bain de l'amour/la paix/la démocratie pour TOUS (mot o combien FATAL, et racine/témoin du totalitarisme...), je ne crois pas qu'on puisse maintenir la différence mère/père quand la différence sexuelle a disparu.
L'un s'intrique à l'autre, et en dépend.
Les homosexuels en France se font.. instrumentalisés sur le dossier du mariage, tantôt pour tous, tantôt "gay", mais c'est plutôt "pour tous" en ce moment, car l'enjeu... c'est la procréation MEDICALEMENT ASSISTEE pour.. tous, bien entendu. Homosexuels ou pas. La disparition programmée du... rapport sexuel comme lieu où le sujet, homme ou femme, S'ORIGINE.
Quand le LABORatoire se substitue à la chambre à coucher, et bien... papa et maman ne sont plus du tout de la partie, à mon avis. En tous cas... leurs CORPS ne sont plus du tout de la partie. Le corps.. SOCIAL a fait main basse sur l'intimité.
Donc, parler d'un corps social "maternant", ce n'est peut-être pas recevable.
D'ailleurs... on parle de sécurité. De tous. Je crois qu'il s'agit d'une société, d'un corps social qui se veut.. neutre. Comme l'expression "les droits humains", qui le dit si bien. En apparence, on a fait disparaître les droits de l'homme parce que la femme était lésée... Sauf qu'il suffisait de dire "les droits de l'homme et de la femme pour maintenir la différence sexuelle SI ON AVAIT VOULU LA MAINTENIR... Je conclus donc... qu'on ne voulait pas maintenir la différence sexuelle. Vous savez... le sexe est un grand empêcheur de tourner en rond. Il fout la pagaille. Il sème le désordre.. Peu importe qu'on confonde... sexe et genre. Les mots mènent la danse...
Sur le mythe freudien, le mythe abrahamique, et moïsique ?, je crois que l'enjeu actuel concerne la distance grandissante que prend l'hérésie... scientiste ? sur un judaïsme ET un christianisme sécularisés, autrement dit, vidés de leur contenus religieux. Comment penser le judaïsme à l'heure actuelle ? Qui est.. juif ? Qui est chrétien ? Faut-il croire en Dieu pour être.. juif ? chrétien ? Sinon... qu'est-ce qui fait communauté, et identité commune ?
La sécularisation du judaïsme et du christianisme pose de manière aiguë le problème de l'incarnation, et l'incarnation n'est pas simplement une question de pouvoir des chefs. C'est l'incarnation qui est le mode empirique qui nous permet de savoir ce que les mots veulent dire. Le mot "père" ? Il veut dire pour nous par l'incarnation du mot dans la chair de notre propre père, par exemple (en.. partie). Et... dans une civilisation où le Logos est le squelette de notre organisation sociale, il est très très important pour un sujet de déterminer ce que les mots veulent dire...
L'englobement de notre modernité à l'heure actuelle, (je préférerais.. babélisation, car la pensée juive a des éléments/des mots/des concepts, qui permettent bien de penser ce qui nous arrive, et je ne vois pas pourquoi on se priverait d'y recourir), je continue à le maintenir, est une... répétition (les répétitions ne sont jamais.. à l'identique, quoiqu'on puisse croire...) du projet paulinien : "Dans le Christ, il n'y a ni nord, ni sud, ni est, ni ouest, mais une grande communauté d'amour sur la terre toute entière." On a substitué... la démocratie pour l'amour, donc, ce n'est pas identique, mais la structure, et l'évangélisation restent identiques. Tout en étant vidés... en apparence... d'un contenu religieux.
Voici le moteur de l'Occident, depuis très longtemps, d'ailleurs. (Mais se souvenir toujours que le christianisme, en tant qu'hérésie.. juive s'adosse, et s'appuie sur le judaïsme, qui ne peut qu'être redéfini en conséquence. C'est ça, l'hérésie...)
Pour la déesse Mère : fut un temps, un certain nombre d'hommes, et pas les moindres, étaient très contents de SERVIR Marie... elle était une superbe.. métaphore ? réincarnation ? de la déesse mère, peut-être, ce qui permettait de valoriser la femme et les femmes. Et comme j'ai dit précédemment sur ce site, le fait que Marie fasse intercession, qu'elle soit intermédiaire entre le croyant catholique et son Fils, et bien.. c'est un rôle politique hautement valorisé pour une femme. Marie comme.. copule ? Cocasse...
La langue, et les langues, véhiculent la différence sexuelle...
Il y a longtemps, l'hébreu ne couchait pas les voyelles sur le papier, là où tous les yeux indiscrets pouvaient les voir à nu... Non, les voyelles arrivaient de manière pudique dans la vocalisation... Et disparaissaient quand l'acte de vocaliser était terminé... Cela faisait de la langue écrite une... incomplétude. Cela mettait de l'imparfait, pourrait-on dire.
C'est tragique que Paul, aussi intelligent qu'il était, ne pouvait pas concevoir qu'on pouvait faire un idole de tout, y compris.. Dieu. Pourtant, le Dieu monothéiste est censé... incarner ? symboliser ? ce qui résiste à l'idolâtrie (la tendance à réduire en totalisant) : le sujet évanescent, éphémère ET INVISIBLE dans l'acte de la parole. (Et pas un sujet du type "Je suis le chemin, la vérité, la lumière", pas un.. Je de cette sorte.)
Il y a longtemps, il m'est apparu évident, en tant que.. femme, que ce qu'on appelait "symboliser", et "symbolisation" dans les cercles lacaniens (intelligents, les miens, et sophistiqués) correspondait à une vision du langage qui apparaît dans Genèse, deuxième récit, et ceci dans la bouche d'Adam, homme, avant la création de Havah : Une parole qui semble privilégier la dénomination, et la classification. (J'accueille volontiers des commentaires éclairés sur ce point... dénomination et... Verbe ne sont pas identiques, de mon point de vue.)
Le langage comme emprise sur le monde. Cette vision du Logos est très... phallique. Surtout sous ses formes... actuelles (psychoLOGY, socioLOGY, etc etc, tous des substantifs, et pas des verbes). Peut-être encore plus phallique maintenant que nous avons fait disparaître "Dieu le père" ? Logique...
Mais toute parole, tout style, sont-ils obligatoirement phalliques ?
Peut-on parler... autrement ?... Parle-t-on.. autrement ?
Se rendre compte qu'on parle autrement, qu'on peut parler autrement dépend de l'accueil, et de la reconnaissance du féminin.
Comment penser la place de la femme pour parler autrement ?
J'ai souvent pensé qu'une trop grande importance accordée au Logos phallique passe sous silence... l'autre versant de la parole, qui a lieu dans l'intimité, pas forcément rabattue sur le contexte familial, et qui est présent sous ébauche dans le récit de Genèse avec la création de Havah, qui doit tempérer le phallique, adoucir.. la dénomination, et la classification. (Le rôle de l'amitié dans votre pensée ? L'amitié est-elle.. sociale ?)
Et peut-être encore plus important... comment ECOUTE-T-ON ? Comment ENTEND-ON ?
Réduisons-nous la relation à une opposition binaire "actif/passif" ?
A qui s'adresse-t-on ? Où ?
Et enfin, surtout... peut-on parler publiquement du féminin sans le faire disparaître en tant que féminin ?
On retombe sur la vision des prêtres une fois par an au Temple quand ils voyaient Dieu sous la forme d'une paire de seins de femme visibles derrière un voile...
Comme quoi... Dieu et le féminin ont partie liée...
Et la pluralité ? Peut-il y avoir pluralité.. sans féminin ? Je ne crois pas.
Insoluble, à mon avis...
Ceci dit... il est tout à fait possible D'INVENTER DES MOTS.
Je recours souvent au mot "ordinatueur" (je ne l'ai pas inventé...)
On peut... tous ? ;-) inventer des mots. Et puis.. les mettre en circulation, comme des pièces de monnaie.
Des fois.. il y a des mots qui vont rester, et faire du chemin pour atteindre des publics de plus en plus grands.
D'autres auront un public plus restreint.
Le mot "ordinatueur" est intéressant. Il s'agit d'un mot valise. Il est suffisamment proche du mot d'usage courant pour qu'il soit compris par un interlocuteur néophyte. Mais... en même temps que l'interlocuteur entend le mot d'usage courant, il entend... autre chose. Il ne peut pas... ne pas entendre autre chose, et même s'il n'est pas conscient d'entendre autre chose... il l'entend.
Tout le génie de Freud était de comprendre cela. Freud détruit un volontarisme trop béat et égocentrique au sens cartésien...
Perso, je partage le pessimisme de Freud sur la manière dont nous entendons le langage.
Mais... cela nous donne une sacré responsabilité...(et liberté, l'une ne va pas sans l'autre...) individuelle quand nous parlons, en contrepartie.
Et quand nous fabriquons des mots ? Ne soyons pas trop.. modernement naïfs...
Parler... c'est jouer avec le feu. Ecrire ? peut-être encore plus...
Whew.. trop long. Mea culpa...

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