La guerre entre sexe et genre : une bataille titanesque entre nature et culture à l’âge de la surpopulation

 Debbie
Mercredi 18 Mars 2015

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En te lisant, il me vient à l'esprit que ce grand mythe occidental, le mythe de la Genèse, voit dans le monde créé par Dieu un... jardin...
Qu'est-ce qu'on fait avec un jardin ?
Et bien, on le CULTIVE...
Dans cette vision, le monde... extérieur au jardin est qualifié de "champ" (et pas à cultiver...), car le monde sauvage est le lieu des pulsions incontrôlées.
Donc, tu as une petite idée, là, de l'importance de ce mot.. culture, et comment on en vient à l'OPPOSER à la nature.
Mais..
Perso, je ne vois pas pourquoi on opposerait le monde sauvage à la manière dont nous organisons notre vie ensemble (et pas ensemble, des fois).
Certes, cette opposition est structurante, et permet de délimiter un dedans et un dehors qui délimitent par la même occasion le champ de l'activité humaine, en faisant frontière. (Et comme ça tu perçois combien notre démographie, en éliminant progressivement des lieux d'où la.. CULTURE de l'homme est absente, menace notre identité humaine à nos yeux.)
Deux visions : un monde où l'homme étendrait sa main pour s'emparer de toutes les espaces afin de les configurer selon son.. bon vouloir, dans une entreprise de domination censée restaurée un paradis perdu.
Un monde où l'homme ne pourra pas faire ainsi, car son bon vouloir est limité par des forces qui échappent à sa conscience de lui-même.
Tu n'as pas cité l'apport de la psychanalyse à un examen de l'activité humaine/la conscience humaine.
Freud fait le constat que la conscience de l'homme ne peut pas être réduite à ce qu'il veut, ou peut savoir DE LUI-MEME, et ainsi, l'Homme ne peut pas plus SE contrôler qu'il peut contrôler.. son monde (ou son prochain...).
Autrement dit, bon nombre des phénomènes que tu décris ci dessus PEUVENT ETRE.. le résultat de forces qui échappent à l'Homme, et qu'il a.. l'hubris d'imaginer que LUI décide. (De toute façon, réfléchis. Comment pourrait-on.. VOIR ce qui nous détermine de la place où on se trouve ? Peut-on même l'imaginer ? Ce n'est pas certain. Je me répète : une créature n'est pas un créateur.)
Cet antagonisme entre les sexes agit pour limiter la procréation.
L'homosexualité agit pour limiter la procréation.
Le suicide agit pour réduire notre population. (Et ça ne me choque pas du tout d'être comparée à un rat. Les rats sont très intelligents. Je n'ai pas de.. préjugés monothéïstes sur la noblesse de mon espèce..en comparaison avec d'autres, d'autant que ce weekend, je suis allée voir "Le dernier loup", et là, j'ai vu des loups bien plus héroïques que la plupart des bipèdes que je connais à l'heure actuelle. La décadence... c'est la mouise, tout de même...)
Songe un instant à ce que ça peut.. produire chez l'animal humain de ne plus avoir de prédateurs depuis des générations (l'importance de l'arme à feu...). Qu'est-ce que ça induit dans sa vision de son.. POUVOIR dans le monde ?
Et même si les chiantifiques.. réussissent à "produire" des humains, ils ne seront pas.. ce que "nous" désirons.
ÇA... JE LE SAIS. Parce que le monde est ainsi fait, depuis son commencement. L'utopie finit par nous désespérer surtout au moment où elle se réalise, car c'est précisément à ce moment là que NOUS réalisons qu'elle n'est pas le Paradis/l'idéal.
Quoi d'autre qu'une bonne.. bête peut être aussi bête, je te le demande ??
Donc, en attendant je piaffe d'impatience devant notre bêtise colossale, mais... nous serons contrôlés, tout de même, et PAS PAR NOUS-MEMES.
Aies un peu de foi dans Dieu ou dans ce qui dépasse l'Homme....
Car il y a bel et bien... quelque chose qui dépasse l'Homme, même s'il ne veut rien en savoir.
Ouff.
Ce qui est tout aussi certain, c'est que.. ça ne sera pas confortable. La décadence à l'échelle où "nous" la pratiquons aujourd'hui a un prix très élevé...
 Debra
Mercredi 22 Avril 2020

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Je viens d'effacer tout ce que j'ai écrit, et il m'a fallu des plombes pour l'écrire...
J'imagine que nos deux pensées ont grandement évolué depuis le moment où nous avons écrit ceci, mais je ne renie rien de ce qui est ci-dessus.
Il m'est difficile de comprendre ton vocabulaire, car il m'est très étranger.
Pour le nouveau pour moi, je ne suis pas entichée de la pensée de Levi-Strauss, ni Mauss dans son travail sur le don.
Ces écrits portent la marque du passage de la Révolution française, avec les signes... + et -, donc, une approche finalement assez comptable de la condition humaine.
On se souviendra que les machines parviennent à faire des additions, mais pas des multiplications. Ce n'est pas étonnant. Je te renvoie au "Marchand de Venise" que nous travaillons en petit comité avec Jacques, et où Antonio et Shylock débattent ainsi de la vieille question du statut de l'argent, objet symbolique par excellence : Antonio : "Voici une entreprise, monsieur, où Jacob s'en remettait à Dieu, une chose pas dans son pouvoir de réaliser, mais influencée, et portée à bien par la main du ciel. Etait-ce ajouté pour justifier l'intérêt ? ou votre or et votre argent sont-ils des brebis et des béliers ? Shylock : Je ne peux pas le dire, JE LES FAIS MULTIPLIER AUSSI VITE." (I,iii, 87-93)
("Le Marchand" est d'une lecture salvatrice en ce moment, et nous nous en délectons. Le vieux débat "grâce/intérêt" n'a jamais été aussi... moderne, à mes yeux. Et je préfère les vieux mots. Ça permet de maintenir la continuité de la civilisation, de repérer l'ancien dans le nouveau.)
La pensée de Mauss et de Lévi-Strauss en évacuant le plan de l'inconscient, les comportements qui se déroulent à l'ombre, et pas à la lumière de la conscience des intéressés, aplatit ces différents plans, et conduit à les juxtaposer comme des égaux. Ce procédé entraîne la démystification, qui à son tour, entraîne.. le désenchantement, et le cynisme, le tout présenté comme une conquête pour les lumières de la raison objective et objectivante.
Je te renvoie au texte de Mannoni, "je sais bien mais quand même" dans les Clefs pour l'Imaginaire. L'exposé de Mannoni est fin. Tu le connais peut-être déjà. Ses répercussions vont bien plus loin que le statut du fétichiste dans la perversion, bien entendu. Le texte est excellent pour comprendre le statut du non dupe par rapport à la science.
Pas d'accord avec le fait que le célibat n'est plus synonyme de bonté.. Un certain nombre de jeunes disent avec ferveur leur désir de ne pas procréer afin de sauver la planète !
Ou comment les églises vont et viennent mais... la France reste la fille aînée de l'Eglise, quelle qu'elle soit.
Comme on dit, "science (de Dieu) un jour, science (de Dieu) toujours !
On n'efface pas ses origines, surtout quand on est un mot !

Dommage qu'il devienne difficile de trouver du bon vin, ou du bon quoi que ce soit en ces moments de grave décadence...
"How have the mighty fallen !"
Comme les puissants sont tombés bien bas !
Une brève incursion dans le premier livre de Samuel, un de mes préférés de la Bible, permet de comprendre pourquoi le Dieu des Hébreux, contrairement aux préjugés considérables qu'un peuple inculte (de son Dieu...) peut "cultiver" depuis longtemps, (peuple français) est un Dieu qui prend un malin plaisir à renverser les puissants, et porter au pouvoir les petites gens.
Je crois qu'on peut faire observer que le peuple de Dieu (les Juifs, je veux dire, là) a compris que la roue de la Fortune tourne, et que tôt ou tard, ceux qui étaient en haut finissent en bas, et vice versa.
Ce qu'on doit dire avec l'ère Internet, c'est que le temps qu'il faut pour que les puissants se retrouvent dans le caniveau, et l'inverse, s'est considérablement raccourci, pour le bon et le mauvais.
C'est un peu frénétique de faire ces volte-faces trop souvent...même si, à nos yeux, c'est le synonyme de la (fatale, o combien fatale...) liberté de l'esclavage.

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