Pourquoi Onfray finit-il par défrayer (et pas seulement la chronique) ?

 mathieu blesson
Mercredi 21 Avril 2010

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Lorsqu'Onfray défraye, c'est bien qu'à sa poursuite un certain nombre embraye. D'accord pour ses qualités d'avatar dernier cri du monothéiste qu'il affirme cependant philosopher à coups de marteau. Mais plutôt que de contribuer à le rendre célèbre à toujours le désigner en personne, ne faudrait-il pas y lire entre les lignes l'indice supplémentaire d'un facteur plus inquiétant encore en ce que la pensée de cet auteur ne fait qu'aller au fond dans le sens du vent scientifico-religieux qui, depuis un certain temps déjà, souffle à tout rompre sur notre époque ?
Révélant ainsi à qui veut l'entendre que l'heure serait plutôt au triomphe de la religion (Lacan) qu'à celui logico-mathématique de la Vienne freudienne. La psychanalyse n'étant dès lors tout simplement plus la bienvenue tant ses qualités de symptôme apparu à un certain moment de l'histoire occidentale se trouvent à présent relayées par un autre traitement du malaise dans la culture. Une barbarie à visage humain (BHL) en somme qui, d'être formatée collectivement à partir d'une écologie salvatrice/messianique, s'appuierait cette fois-ci sur le discours scientifique pour justifier ce qui du religieux est à présent en mesure de répondre à nouveau au mal-être dont l'homme est frappé depuis toujours sitôt qu'il se trouve aux prises avec l'impossible du langage.
Cela permettrait au moins de se sortir de l'ornière imaginaire à laquelle ne manque de renvoyer systématiquement la parole de l'un contre celle de l'autre - fussent-elles éclairées.
 Denis
Mercredi 21 Avril 2010

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 Mélusine
Samedi 21 Août 2010

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La force de conquérir de Freud était très puissante et les planètes lui semblaient arides et dépeuplées. Sa rencontre en tant que médecin avec la nature en souffrance des femmes hystériques lui offrit une extraordinaire opportunité de conquérir un nouveau territoire: l'inconscient. Le reste de l'histoire est connu. Nombreux ce sont disputé ce nouveau continent fabuleux et encore mystérieux.. Il y eut de nombreuses luttes de pouvoir, des conflits de personnes, des insurrections, des suicides, mais sans commune mesure avec les deux guerres qui ont suivi. Certains lui ont reproché la nature trop sexuelle de ce lieu étrange. Mais si la sexualité n'existait pas, cette nature que nous foulons du pied s'évaporerait en un seul instant. De plus, ce continent extraordinaire avait une particularité, il pouvait se métamorphoser par le seul désir de celui qui prenait la décision de l'explorer, cela s'appela la psychanalyse. Seulement, cela ne pouvait se faire sans guide. Un seul génie y est arrivé, seul, évidemment avec de nombreux errements, des erreurs de parcours, des échecs, car il était le premier et donc son premier défricheur. La véritable découverte du siècle que nous laissons derrière nous était bien l'inconscient et nous sommes loin d'avoir encore tout exploré, il reste le continent noir et la marée nous l'a bien signifié. Continue Michel Onfray, cela s'appelle un refoulement, les vannes se sont ouvertes et nous entrons bien dans le vingt et unième siècle. Les frères Bogdanov nous donnent la voie. Et si l'étape ultime de l'inconscient était une formule mathématique, offrant du même coup ce que Freud à recherché toute sa vie, la légitimité scientifique. Le futur est dans notre univers intérieur. BIENVENUE.
 Debra
Jeudi 20 Septembre 2012

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Echange intéressant.
Il y a deux jours, j'ai discuté avec un étudiant en doctorat qui m'a déclaré sa flamme pour Onfray, tout en soutenant que la pensée de Freud était simpliste...
(J'ai une solide formation de psychanalyste, non pas à l'Université, mais dans une école analytique regroupant des analystes de diverses tendances, ainsi qu'un diplôme de psychologie clinique, orientation psychanalytique. J'ai lu Freud, pas tout, mais beaucoup, et pas qu'une seule fois.)
J'ai mon propre diagnostique du... mal ? de Michel Onfray : il s'est réveillé à quel âge ?, brutalement, en découvrant que le Père Noël n'existait pas. (C'est fou, les dégâts que ça produit chez nos contemporains, de découvrir que le Père Noël n'existe pas COMME ILS VOUDRAIENT QU'IL EXISTE, en tout cas). Il est des gens qui vont.. de messie en messie dans l 'espoir de trouver.. le salut ?, et qui clouent l'idole d'hier à la croix avant de partir à la recherche de celui de demain. Et ainsi de suite. Onfray en fait partie.
Jacques Lacan, issu d'un milieu jésuite, pouvait-il faire autre chose que... école ?
On sait qu'à l'école, il y a des maîtres, et des élèves. (Ne parlons pas des... maîtresses...)
Le besoin de pouvoir des maîtres n'est égalé que par.. le besoin des élèves de rester éternellement élève, pour un grand nombre, en tout cas.
Il ne faut pas sous-estimer l'affect haineux que produit la déception infantile (pas de jugement de valeur dans mon propos sur le mot "infantile").
Comme disait Octave Mannoni dans "Clefs pour l'Imaginaire, je sais bien mais quand-même" : "Qui/que ? croire quand l'autorité est mystification ?" Brusquement se profile...le vide pascalien ?
Il y a un certain temps, j'ai ouvert le Grand Robert étymologique pour regarder le mot "science", et je me suis mise à rêver...
C'est fou, un signifiant... identique qui a pu subir tant de transformations dans son signifié (ne parlons même pas de référent..), avec les âges. Fou, de lire toutes ces définitions, vraiment très éloignées, et me rendre compte qu'elles correspondaient à des dires des personnes en chair et en os à des époques différentes.
Quand on songe que toute "science" venait de Dieu pour nos ancêtres, et que maintenant mon frère de 50 ans renvoie la foi de son père à une histoire de dupes, ou de contes pour enfants, et bien... nous avons fait du chemin, vous ne trouvez pas ? (Je ne sais dans quel sens nous avons fait ce chemin, d'ailleurs...)
Il est bien difficile d'intriquer un Dieu imaginaire à un Dieu symbolique, et Lacan lui-même a lutté contre SON destin de... non dupe...
Etre de chair ? Etre d'esprit ?
Je me bataille avec Descartes en ce moment dans ma lecture, mais je crois que le lien/l'intrication est LE problème pour notre société en ce moment.
Avec le temps, j'ai construit ma petite théorie linguistique..
Si on peut tuer le Roi, on ne peut pas tuer... "le Roi"..
"Aber des Herrn Wort bleibet in Ewigkeit". (Je crois que c'est Isaie, mais je n'en suis pas sûre.)
"Mais le Verbe du Seigneur dure pour toute éternité".
Si on supprime (sans tuer le roi...) "des Herrn", on a toujours... le Verbe dure pour toute éternité.
Comme c'est vrai...si le mot "science" peut être cité.
C'est un rude problème, vous ne trouvez pas, qu'on ne puisse pas tuer.. "Le Roi" ?
Comme l'atteste si bien le dicton "Le Roi est mort, vive le Roi"...
L'assujetissement au signifiant est un lourd fardeau que porte l'humanité, et chaque homme....


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